Comme attendu par les marchés, la Réserve fédérale américaine (Fed) a approuvé Jeudi sa deuxième baisse consécutive de ses taux directeurs, les plaçant dans la fourchette de 4,50-4,75%. 

Cette décision a été annoncée sans aucun commentaire sur l'élection de Donald Trump.

«À court terme, les élections n'auront aucun effet sur nos décisions», a assuré M. Powell, «nous ne savons pas quel sera le calendrier et le type de réformes à venir et donc non ne savons pas quels peuvent être les effets sur l'économie. Nous ne devinons pas, nous ne spéculons pas, nous ne supposons pas».

Tout est dans le "A court terme". Il est possible que, dans un acte manqué, Jerome Powell suggérait inconsciemment qu'il ne se projetait pas lui-même à long terme à la tête de la Réserve fédérale.

Comme en 2016, on répète à l'envi que le programme de Donald Trump sera lourdement inflationniste, limitant la flexibilité de la Fed pour continuer à abaisser les taux. Pourtant, en 2016 il n'en fut rien. L'inflation n'a réellement augmenté aux Etats-Unis qu'en raison de la crise du Covid.

L'inflation et la volonté de Donald Trump d'influencer la trajectoire de la Fed seront donc les deux questions auquelles nous devrons répondre pour comprendre la trajectoire des marchés financiers en 2025.

Dans un acte de défiance souveraine, Jerome Powell, a catégoriquement affirmé, lors de la conférence de presse le 7 novembre 2024, qu'il ne démissionnerait pas, même face à la pression du nouveau président élu.

Son mandat en tant que président de la Fed court en théorie jusqu'en 2026.

En théorie.

À plusieurs reprises, Donald Trump a sévèrement critiqué le président de la Fed, et, à l'aune de cette déclaration du 7 novembre, il faut s'attendre à de fortes tensions entre les deux hommes en 2025. Plus encore que lors de son précédent mandat, on peut penser que Donald Trump défiera les conventions et les pratiques établies pour atteindre ses objectifs économiques.