Marchés Financiers : simple correction ou amorce d'un Krach ?

Jean-Jacques Legendre, 02 août 2024

Marchés financiers Monde

La Bourse de Tokyo a clôturé Vendredi 2 Août sur une baisse vertigineuse, avec l'indice vedette Nikkei dégringolant de 5,81% à 35.909,70 points. Il s'agit du deuxième plus fort recul en points sur une séance de son histoire, après celui de 1987. Cette chute est en partie attribuée à la récente remontée du yen, affectant les exportateurs japonais. La veille, le Nikkei avait déjà reculé de 2,49%. L'indice élargi Topix a également sombré, enregistrant une perte de 6,14% à 2.537,60 points, au lendemain d'une baisse de 3,24%. 

Les places chinoises ont suivi la tendance baissière de Tokyo, aggravée par la chute des indices à Wall Street. La Bourse de New York a montré des signes d'inquiétude jeudi 1er août face à une série d'indicateurs préoccupants pour l'économie américaine: l'indice mesurant l'activité manufacturière aux États-Unis a enregistré un quatrième mois de baisse consécutive en juillet, tombant sous la barre des 50%, tandis que le marché américain de l'emploi s'est tassé plus que prévu en juillet, atteignant des niveaux comparables à ceux des années 1960, selon des analystes.

En Europe, les marchés ont quasiment annulé en un mois toute la hausse de 2024. Le CAC 40 affiche désormais une baisse de 3,86% par rapport au 1er janvier 2024. Cette volatilité est en partie due aux incertitudes politiques en France, où les élections législatives ont conduit à une situation de blocage inédit sous la Ve République. Les secteurs automobile, qui lutte avec la transition énergétique et les pénuries de composants et une concurrence chinoise accrue, et  le secteur bancaire européen est impacté par les taux bas ajoutent une pression supplémentaire sur les marchés européens.

Malgré les turbulences récentes, le S&P 500 affiche toujours une hausse de 12,14% depuis le début de l'année, même après une baisse enregistrée ces deux derniers jours. Aux États-Unis, la période électorale s'ajoute à la surévaluation des valorisations de la Big Tech, qui a bénéficié de la vague de l'intelligence artificielle (IA). Les corrections récentes ne reflètent donc selon nous que ces préoccupations, combinées à ces mauvais indicateurs économiques.

Nous pensons que les tensions actuelles ne constituent pas une tendance vers un krach généralisé. Plusieurs raisons soutiennent cette opinion. La révolution de l'IA continuera à porter la Big Tech américaine, soutenant ainsi les marchés aux États-Unis, indépendamment des résultats des élections à venir. L'écart actuel entre les valorisations des marchés européens et américains n'est pas justifié. Nous croyons que les marchés européens combleront cet écart dès que la situation politique en France se stabilisera et que la Banque centrale européenne accélérera sa politique de baisse des taux.

En conclusion, bien que les marchés financiers traversent une période de volatilité significative, il s'agit, à notre avis, d'une correction justifiée au Japon ou aux Etats-Unis.  Un krach n'est pas à exclure et dépendra de la réponse de la Fed. Les fondamentaux économiques sous-jacents, la révolution technologique en cours et les politiques monétaires à venir soutiendront la résilience et la croissance des marchés mondiaux. Les investisseurs doivent donc rester attentifs aux développements régionaux et aux politiques des banques centrales, mais il existe des raisons solides de rester optimistes quant à l'avenir des marchés financiers.

 


Orféo Finance est un cabinet de conseil en investissement agréé auprès de l'ORIAS et de l'AMF.

Nous sommes à votre écoute pour répondre à vos questions, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec l'un de nos conseillers grâce à notre formulaire de contact ou par téléphone au 01 89 70 38 39.

De plus, en vous abonnant à notre newsletter, vous serez informé des nouveautés concernant nos services ainsi que lors de la parution de nos articles.